samedi 2 juin 2007

Pourquoi une candidate de la Gauche Alternative dans la 5eme circonscription ?

Pour les élections législatives, dans la 5e circonscription de l’Isère, les Collectifs issus de la campagne Bové de la même circonscription ont décidé de présenter comme candidate de la Gauche Alternative Faouzia Delmotte et comme suppléant, Bernard Dupeloux-Desgranges. Nouvelle Gauche donne la parole à Faouzia qui explique ainsi le sens de sa candidature.

Nouvelle Gauche : Pourquoi te présentes-tu aux élections législatives ?
Faouzia : Pour moi, cette candidature se situe dans la suite de la campagne que nous avons menée au sein des collectifs créés pour soutenir la candidature de José Bové à l’élection présidentielle. La situation est la même que pour cette dernière élection, c’est-à-dire que nous voulions une candidature unitaire, mais nous nous sommes heurtés au refus des partis à s’inscrire dans la demande qui leur a été faite de candidature unitaire antilibérale. Comme pour les présidentielles, je pense qu’il faut qu’il y ait dans l’Isère des candidats de la gauche alternative aux élections législatives. Je suis convaincue qu’il faut ajouter une dimension altermondialiste à celle de l’antilibéralisme et que l’on est confronté à des partis traditionnels qui manifestement ne répondent pas aux enjeux. En revanche, le phénomène qui se produit au sein des collectifs issus de la campagne Bové, qui comprennent des militants issus du monde associatif (Ras l’Front, Réseau Éducation Sans Frontière), syndical, me paraît saisir à bras le corps cette question. Il faut tâcher d’ébranler ces partis par rapport à leurs responsabilités.

NG : En dehors des organisations politiques, es-tu engagée dans d’autres mouvements ?
Faouzia : J’ai commencé mon engagement en tant que médecin en choisissant le domaine de la prévention, de l’éducation à la santé, de la santé publique. C’est à travers cet engagement professionnel que j’ai été amenée à travailler sur les politiques de santé publique. Cette approche m’a menée au militantisme politique. Parallèlement, j’ai, en effet, eu un passage au Parti Communiste. Le mouvement où je suis le plus engagée actuellement est celui de l’Association des médecins territoriaux. J’ai un mandat au bureau de cette association. Ce n’est pas anodin puisque cet engagement est très connecté avec la problématique que nous cherchons à porter au sein de la Gauche Alternative. En effet, les médecins territoriaux défendent une approche de la santé différente de l’approche traditionnelle : promotion de la santé à travers les collectivités locales, action sur la santé dans les milieux de vie de l’homme.

NG : Comment situes-tu les élections dans l’évolution de la société ?
Faouzia : En voyant les difficultés du PS pour avoir un projet idéologique ancré franchement à gauche, les flottements des Verts, la division des partis antilibéraux, le fonctionnement démocratique à travers les dernières élections où les électeurs sont amenés à faire des votes par renoncement (vote utile, vote contre un projet plutôt que pour), je pense qu’il y a une faillite du modèle démocratique occidental. Faut-il mettre cette faillite en parallèle avec la mise en question du modèle de développement ? Je pense que l’un amplifie l’autre et réciproquement. Au sein des collectifs « Unis avec Bové », nous avons inventé une autre façon de faire, une manière non hiérarchisée. Les participants sont des militants qui sont très en prise avec la mobilisation citoyenne autour d’enjeux majeurs tels que l’énergie, l’eau, la protection de l’environnement et la santé, notamment contre le doublement d’un incinérateur.

NG : Si tu étais élue, y aurait-il des questions où tu voudrais particulièrement agir ? Si oui lesquelles ?
Faouzia : S’attaquer au problème démocratique. Il faut passer de l’incantation aux mesures concrètes : statut de l’élu, élections à la proportionnelle. Je suis favorable à la promotion d’outils qui permettraient d’une part d’éviter la professionnalisation extrême de la politique et d’autre part de stimuler la participation réelle des citoyens, où les responsables tournent, comme nous le faisons au sein de la coordination départementale des « collectifs Bové ». Il faut donc empêcher le cumul des mandats, limiter le nombre de mandats, rendre effective la parité, permettre le retour à la vie professionnelle des élus…

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