samedi 26 mai 2007

A l'essentiel, citoyen !

Alain Stourm écrit :
Concernant les CUALs (ancienne formule), on ne peut que constater l'échec complet des objectifs qu'ils avaient, c.à.d. réaliser une candidature unitaire rassemblant largement à gauche et établir une plate-forme, sorte de programme commun. Les Partis LCR puis PC ont été les principaux acteurs de cet échec. On ne peut pas reprocher à beaucoup de gens sincères, militants, syndicalistes, simples citoyens ayant envie de s'impliquer (et tous conscients de l'urgence de réagir face aux bouleversements qui nous attendent), de vouloir continuer à espérer réaliser ce rassemblement.
Aucune de ces personnes n'a d'ambition personnelle, ne se revendique d'un parti (surtout pas) ou d'une idéologie. Aucun n'agit par calcul ou par intéret quelconque (au contraire, n'ayant aucun moyen, aucune structure derrière, cela coûte du temps et de l'argent ), donc tous sont respectables.
A leurs yeux, la seule solution est de repenser complètement la façon d'agir en politique, plutôt que d'attendre quoi que soit de la part d'un des partis actuels. Ils pensent qu'il faut créer les conditions du mouvement par eux-mêmes et essayer de devenir rapidement une force suffisante et suffisamment fédératrice pour que tous les militants, citoyens progressistes et conscients puissent s'y retouver, quelles que soient leurs origines; tant mieux si des partis s'intéressent à cela et veulent bien oublier leurs intérêts immédiats (députés, mairies, financements, et autres ...) pour revenir à l'essentiel : la défense de leurs idées et des personnes qu'ils sont sensés représenter. Tout cela est un peu utopique, mais seule l'utopie sauvera cette putain de planète et nous, infîmes fourmis qui grenouillont dessus. Cela vaut le coup que nos idées soient représentées et après les législatives, il sera nécessaire de se retrouver pour encore tenter un rassemblement, mais vraisemblablement avec de nouvelles règles, en particulier vis-à-vis des Partis.

Voilà; c'était plutôt un billet d'humeur vis-à-vis de propos de personnes tout à fait respectables qui, visiblement, se laissent emporter par leur côté sanguin.
Portez vous bien,
Alain S.

lundi 21 mai 2007

Du domaine de la lutte

Pierre Boisgontier écrit : le discours "élection piège à cons" de mai 68 n'a rien d'évident. Les situations de 68 et de 2007 sont radicalement différentes. Qu'on parle des Sisyphes de l'action politique me laisse songeur. Si j'étais méchant, je pourrais renvoyer une allusion aux Sisyphes de l'action de base et des luttes permanentes. A un moment ou l'autre, les mouvements populaires se heurtent à la loi et à la répression, personnellement, en cinquante ans d'action militante sur bien des fronts, je n'ai trouvé aucun contre exemple; les pratiques sociales à contre-courant des intérêts établis ont leur limite : l'épuisement des participants et la répression. Les pratiques sans risque n'existent que dans l'imaginaire à moins qu'elles ne se trouvent à leur tour perverties (cfr. certaines branches du mouvement coopératif des consommateurs). Depuis 68, et bien avant, on ne compte plus la foultitudes de luttes et leurs variétés, de LIP à la liberté de l'avortement en passant par Malville et tant d'autres comme celle pour la défense des retraites. Mais rien ne change sans enregistrement dans la loi.
C'est le prima de la formalisation politique qui permet de passer de l'illégalité à la reconnaissance institutionnelle dans les démocraties bourgeoises. L'affaire des OGM est encore là pour le rappeler : il est évident que l'officialisation d'un moratoire était un enjeu important des présidentielles. Comme l'arrêt de Superphénix l'avait été après 97. Sans la victoire de la si décriée "gauche plurielle", on manifesterait encore devant Malville. A combien ?
Je trouve qu'il est dommage et contre productif de persister dans cette opposition entre l'expression "politique" et "les luttes", alors qu'il faut savoir conjuguer les deux. Cela a été un des grands mérites de la campagne de José Bové de promouvoir le passage de l'un à l'autre et ce, en dépit de ceux qui se considèrent comme les propriétaires de l'un ou de l'autre de ces deux domaines. Et puis les élections, c'est une fois tous les cinq ans, ça laisse le temps aux luttes. Les discours sur les nouveaux espaces de pratiques et de liberté permettent à mes yeux d'éluder intellectuellement la question de l'aboutissement des lutte sans formalisation institutionnelle, cela permet aussi d'éviter de traiter la question de l'affrontement, c'est une manière d'éluder que de dire simplement : il faut imaginer. Cela ne suffit hélas pas. Quant à "l'autre rapport au politique" excluant le recours au suffrage démocratique, j'en connais des exemples dans l'histoire de France, comme la prise de la Bastille. J'en ai vécu enfant avec la résistance à laquelle mes proches parents participaient, c'était pas marrant du tout. Le pouvoir au bout du fusil, je connais en dernier ressort ! Qu'on me décrive donc un peu plus précisément ces autres rapports au politique, sinon c'est de l'incantation.
Amicalement,
Pierre Boisgontier.

Les citoyens et les parrains

Le parrainage des Adrets.

Le parrainage du maire des Adrets pour José Bové est le premier que les copains du Grésivaudan ont obtenu pour l'Isère. Les gens qui étaient à la coordination de Moirans se rappellent sûrement qu'il était sous enveloppe fermée. Je n'ai pas ouvert cette enveloppe et l'ai envoyée par chronoposte à Paris avec un autre parrainage. L'équipe "parrainage" à Paris vérifiant que les formulaires sont bien remplis constate mercredi qu'il manque le cachet de la Mairie. Clément Aumenier m'appelle pour le signaler, mais va au conseil constitutionnel pour vérifier s'il est valide. Nouveau coup de fil mercredi à 22h : le parrainage n'est pas valide, il faut le cachet de la mairie. Ils ont trouvé une solution pour nous le faire parvenir à Grenoble, un copain, d'un copain, d'un copain conducteur de train ou chef de gare syndicaliste (je n'ai pas tout compris) le donne à un conducteur de TGV qui arrive à Grenoble Jeudi à 11h30. Je récupère donc ce parrainage, mais travaillant (ça m'arrive!) je ne peux pas aller à la mairie des Adrets. Je le transmet donc à Raymond qui en début d'apres-midi va à la mairie des Adrets. Le maire des Adrets avait été prévenu par Clément Aumenier, Raymond, moi et peut-être d'autres encore. Raymond me redonne le parrainage avec le cachet jeudi à 18h. Pour le retour je me suis arrangé avec le copain du copain du conducteur mécanicien qui est chef de gare. Le parainage est reparti de Fontaine vers 5h du matin, je l'ai confié au chef de gare syndicaliste, qui l'a confié à un mécanicien (syndicaliste ou pas). Il a donc voyagé avec les conducteur du TGV de 5h36 pour être récupéré par un copain Gare de Lyon à 8h31. Je pense qu'il a bien voyagé, est arrivé au conseil constitutionnel. J'ai un peu peur qu'en se reposant sur une telle organisation, José l'emporte une nouvelle fois en 2012. Et je suis pour qu'il ne fasse qu'un seul mandat.
A+. Sébastien.


From: Parti socialiste

Subject: blocage des parrainages de J Bové

Bonjour,
Les élus socialistes, maires, conseillers généraux, conseillers régionaux, sans parler des parlementaires, ont été élus avec l'étiquette socialiste et sur la base d'engagements et de programmes socialistes. Il est donc normal que le moment venu, ils accordent leur parrainage politique au seul candidat désigné par le parti socialiste, pour l'élection présidentielle. C'est une question de cohérence et de loyauté vis à vis de leur parti, mais aussi et surtout de leur propre engagement, et de leurs électeurs. Le parrainage n'est pas un acte administratif banal mais un acte de conviction politique.
Cordialement, l'équipe de campagne



dimanche 20 mai 2007

Compte rendu résumé de la réunion de la coordination nationale des collectifs anti-libéraux des 17 et 18 mars 2007

Réunion des 17 et 18 mars
à la Bourse départementale du travail de Bobigny





1. Le texte d’appréciation sur la campagne pour la présidentielle de José Bové



Pendant la campagne électorale, les attaques de la droite continuent et s’amplifient : plans de licenciements massifs, expulsions des sans papiers, attaques contre le Code du travail, mesures et projets racistes au nom d’une « identité nationale » qui accentue le rapprochement avec le Front National, etc.
La percée de Bayrou, fausse nouveauté, vrai faux nez de la droite, met en évidence le rejet de l’Etat-Sarkozy, comme la méfiance envers la candidate du PS.
L’absence d’alternative à gauche ouvre ainsi la voie à toutes les aventures ou compromissions.
Le Pacte présidentiel de Ségolène Royal ne répond pas aux exigences de la situation.
Tout cela montre la nécessité d’une alternative unitaire de transformation sociale à même de répondre aux aspirations populaires exprimées dans les luttes et dans les urnes ces dernières années.


La réunion nationale des collectifs unitaires, tenue à Bobigny les 17 et 18 mars 2007 :

- regrette que la gauche antilibérale ne soit pas parvenue à se rassembler pour l’élection présidentielle ;

- constate que la responsabilité en incombe aux choix faits successivement par les directions de la LCR et du PCF de diviser le processus unitaire

- souligne que la candidature de José Bové, soutenue par des forces diverses, est légitime, qu’elle suscite une dynamique militante et citoyenne, et représente un élément de la construction de l’indispensable rassemblement de la gauche antilibérale

- dénonce la manœuvre anti-démocratique des partis qui ont donné des consignes pour empêcher le parrainage d’autres candidats que les leurs.


La réunion nationale constate que les collectifs locaux de la gauche antilibérale ont fait des choix divers pour le 1er tour de l’élection présidentielle. Il leur appartient de définir les modalités de leur engagement dans la période électorale. 

Elle mandate la coordination nationale pour maintenir me cadre commun des collectifs et prendre toutes les initiatives possibles en vue de favoriser le rassemblement de la gauche antilibérale. 



2. Le texte d'orientation pour les législatives 



Notre objectif est de présenter une candidature unitaire de la gauche antilibérale dans le maximum de circonscriptions sur la base de textes de référence : 
- Ambition et stratégie 
- les 125 propositions 

Et la précision qui figure dans l’introduction du texte adopté le 21 janvier (extrait) :
"La candidature de Ségolène Royal qui accentue le caractère social-libéral de la campagne du PS, tourne le dos aux exigences populaires et aggrave le divorce entre la colère sociale et l’offre politique. Son orientation sociale-libérale démontre l’impossibilité d’envisager un accord gouvernemental ou parlementaire avec le PS. Sa direction joue sur le réflexe de « ne pas recommencer le 21 avril 2002 et tente de culpabiliser les électeurs antilibéraux, alors que ce n’est pas la multiplication des candidatures antilibérales en 2002 qui a causé l’échec de Jospin, mais le bilan de la gauche plurielle." 


Ces candidatures unitaires de la gauche antilibérale ne peuvent résulter que d’accords politiques entre collectifs, comités, réseaux militants (dans leur diversité) et les partis politiques, courants et sensibilités. 


Nous proposons que ces candidatures soient présentées sous un label national commun.


En cas d’impossibilité d’accord, les coordinations départementales, avec les collectifs locaux, décideront souverainement de présenter ou soutenir des candidats porteurs de nos exigences, en évitant autant que possible de situations d’affrontements entre antilibéraux.


Nous proposons que les candidatures présentées par les collectifs et les coordinations soit rattachés à l’Association nationale de financement SEGA.



Le site
http://www.alternativeunitaire2007doit être utilisé pour toutes les questions au sujet des législatives.